LES SEPT SENS : L'ouïe

Publié le par Lucrezia

Beethoven était sourd.  Mais il ne l’était pas de naissance, il l’est devenu peu à peu.  Je cherche à m’imaginer le drame que cette surdité progressive a dû représenter pour lui.  Les livres disent qu’il entendait la musique dans sa tête.  Est-ce vrai ?  Il n’empêche, il devait éprouver une immense frustration de ne pouvoir écouter ce qu’il avait composé.  Sans mon ouïe, serais-je capable d’entendre la voix de Julien en pensée ?  Au début, oui, mais au fil du temps ….  L’oubli est un faucheur de souvenirs.

 

La voix est une onde de la personne, elle vous enveloppe ou vous agresse selon les affinités.  La voix de Julien est pour moi une caresse.  Semblable à la berceuse des vagues, elle apaise mon âme enfiévrée et calme mes mélancolies.

 

Dans l’ancienne tradition, l’ouïe est rattachée aux fleurs.  Quel est le rapport ?  Nos oreilles doivent-elles percevoir la voix des fleurs ou leur froissement de soie lorsqu’elles sont agitées par le vent ?  J’écoute.  J’écoute le souffle imperceptible de Julien, celui qui dit - plus et mieux que sa voix - combien il est unique.

 

Dans l’oubli de moi et dans le silence, je veux fermer les yeux pour que les sons de l’univers viennent emplir ma pensée.  Pour que la voix doucement grave de Julien, elle qui touche aux mystères, fasse vibrer chaque parcelle de mon âme.  J’écoute avec tout mon être.  Comment imaginer un monde muet, privé des rythmes de la vie, un monde où je n’entendrais pas les battements de son cœur ?

 

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